Christine Ribardière et Michelle Deperrois-Fayet, toutes deux poitevines et professeures d’anglais retraitées de l’Éducation nationale, ont à ce jour traduit trois ouvrages : Tout d’sweet. Ma nouvelle vie en France, de la Britannique Karen Wheeler ; Du Havre à Monaco par fleuves et canaux, de l’écrivain suédo-finlandais Göran Schildt et Reine à Bornéo. Souvenirs d’une vie singulière (1849-1936) de Margaret Brooke (Magellan & Cie, 2022). Elles travaillent actuellement sur un quatrième ouvrage (le récit de voyage au Japon d’une Britannique en 1875).
Le Carrelet Editions
Une journaliste britannique abandonne Londres pour rénover une maison en Poitou.
Vie au village, paysages bucoliques, bord de mer, fêtes, marchés, mais aussi vin rouge et pineau.
Un récit vivant, attachant, plein d'humour et de rencontres improbables.
Journaliste de mode, Karen Wheeler tient depuis quelques années la chronique de sa vie française. Tout d'sweet en est le premier volume.
Le Carrelet
Enfin disponible en français, le formidable récit du voyage en voilier de Göran Schildt dans la France d’aprèsguerre, avec sa femme et ses amis d’un jour ou de longue date, dont André Gide qui faillit passer le saluer au port des Champs-Élysées… Féru de l’écrivain, comme de Cézanne, cet historien de l’art et auteur finlandais a trente et un ans lorsqu’il gagne l’Italie par la Seine, l’Yonne, le canal de Bourgogne, la Saône, le Rhône, le canal d’Arles et la Méditerranée. Sa traversée est une immersion. Il a l’œil gourmand du réchappé de la guerre. Paysages, monuments, bistrots vivent sous sa plume et dans ses photographies, mais aussi mariniers cocasses, éclusiers assoupis, amoureux surpris… On découvre l’intimité d’un intellectuel européen de son temps, y compris dans sa relation au “sexe faible”… Et du Havre à Monaco, via Rouen, Paris, Sens, Joigny, Tonnerre, Dijon, Chalon-sur-Saône, Lyon, Avignon, Marseille, SaintTropez et Cannes, Göran Schildt nous révèle la « patrie de l’individualisme » à l’aube des Trente Glorieuses.
Göran Schildt(1917-2009) appartient à la minorité finlandaise de langue suédoise. Après des études d’histoire de l’art à Helsinki, ainsi qu’à Paris en 1934-1935, et son engagement durant la guerre russo-finlandaise (1939-1940) dont il revient blessé, il s’installe à Stockholm, publie un premier roman en 1943 et traduit André Gide auquel il consacrera un essai. Suivront ses récits de voyages et bien d’autres livres traduits dans de nombreuses langues, dont une biographie du célèbre designer finlandais Alvar Aalto.
Le Carrelet, 2022
Une lionne à ses côtés pour regarder ‘‘Zorro’’ à la télévision, un cirque en résidence au village, un avion allié qui s’écrase en 1944, des personnages truculents comme le ‘‘36 chapeaux’’…
Qui a dit qu’il ne se passe jamais rien dans les petits bourgs de France’? De la mémoire héritée de l’Après-guerre à l’arrivée de l’eau courante, des pêches à l’étang aux kermesses, des souvenirs d’école aux films et disques 33 tours des années 60, voici la chronique savoureuse et sereine d’une enfance et d’une adolescence vécues en Poitou.
Magellan et Cie 2022
« Je fus surprise de voir la porte s’ouvrir et le rajah entrer dans la pièce.
Il s’installa sur une chaise, près de moi, et posa sur les touches du piano un
petit morceau de papier sale, griffonné au crayon. – Lisez ça !, me dit-il. Je le
regardai, surprise, pris le papier et découvris ces mots : “Si humblement, le roi
vous demandait d’être sa reine, diriez-vous non ?” En les lisant, j’éclatais
de rire, car je pensais que c’était une plaisanterie destinée à me distraire. – Ne riez pas, ordonna-t-il, mécontent, je suis on ne peut plus sincère… »
Ainsi démarre la folle aventure d’une jeune fille de vingt et un ans, britannique née en France, que rien ne prédestinait à tenir un tel rôle en Malaisie. Margaret Brooke (1849-1936) raconte sans
fards la vie qu’elle mène au Sarawak au tempsdes « rajahs blancs » et des Dayaks coupeurs de tête. Faisant fi de beaucoup des convenances de son époque victorienne, elle se lie davantage avec ses «
amies malaises », qui lui apportent sérénité, curiosité et joie de vivre, plutôt qu’avec la « bonne société » présente sur place. Son récit, Good morning and good night (1934), traduit par Michelle
Deperrois-Fayet et Christine Ribardière, est le portrait d’une femme libre, capable de passer des splendeurs d’un pays « exotique » aux fastes de la cour de Londres au gré de l’alternance de ses
séjours, et de nourrir ses amitiés avec simplicité auprès de gens humbles comme avec des grands intellectuels tels que Henry James ou Pierre Loti. Tous ses malheurs personnels, avec notamment la
perte de ses enfants, n’entament pas un solide appétit de vivre pour profiter à plein de son histoire,
dont Alain Quella-Villéger retrace les grandes lignes dans une postface circonstanciée.