Alain Trichet

Editions Vents Salés, 2011

Le texte relate la vie d’Eric, un homme qui raconte ses souvenirs d’enfance et les « bêtises » qu’il a commises dans son petit village pendant les années soixante. Toutes justifiées et de bonne foi.
Le roman se termine sur quelques textes poétiques qui sont des textes de chansons écrits par Danoir, le nom de scène du fils d’Eric, le personnage principal.

Extrait :
« C’est dans la nuit de samedi à dimanche que le dérapage tant redouté eut lieu, et je n’ai rien fait pour le contrôler.
Elle n’a pas frappé, c’est sûr ! Elle a tourné la poignée, je l’ai entendue ; la porte a grincé, je devrai y remédier ; elle s’est glissée dans mon lit, je l’ai bien sentie, et son corps brûlant a agi sur moi comme un aimant.
Elle m’a embrassé, je me suis laissé faire ; nous nous sommes aimés, éperdument, puis nous sommes restés toute la nuit enlacés. Nous avons même oublié de nous lever.
Je garderai toute ma vie le souvenir exquis de cette nuit passée dans les bras de Fanny, mais aussi l’amertume du lendemain, avec ma culpabilité, avec l’impression désagréable de vulnérabilité, avec le regret d’avoir trahi le seul être que j’aime au monde, mon petit garçon. »

Editions Vents Salés, 2012

Une jeune enseignante, Nelly est accusée à tort et condamnée à une peine de prison.
La jeune femme, se réfugie dans le moulin de son enfance et écrit sur un cahier d’écolier sa vie et les motivations qui l’ont conduite en ce lieu. Par flash-back on apprend à mieux la connaître pour mieux la comprendre et se pose alors la question de savoir s’il est vrai que la véritable passion amoureuse conduit irrémédiablement à la folie.

Extrait :
« Le long chemin sinueux et caillouteux qui cisaille les vignes pour s’enfoncer dans la pinède avant de laisser découvrir le moulin, lance des éclats de pierre blanche sous l’ardeur du soleil capricieux puis se rembrunit momentanément. J’ai toujours été émerveillée par cette lumière si particulière qui inonde notre campagne lorsque les nuages se déchirent et que le ciel éblouissant d’orgueil confie aux vignes échevelées, aux féroces ajoncs acérés, aux blés mûrs arrogants de blondeur et aux rampantes bruyères leurs couleurs originelles. Le bon Dieu a bien fait les choses. Plus je me rapproche de lui et mieux je comprends pourquoi j’ai rejoint ce sublime petit coin de Charente qui sera mon Gethsémani.
Je ne descendrai pas pour la simple raison que je fais mes dernières prières, les seules que je connaisse, qui m’ont suivie tout au long de ma vie, qui me redonnent mes yeux et mon esprit de petite fille et me replongent dans le bonheur de mon enfance en compagnie de ma fidèle Nelly, de René Guy Cadou et de Charles Vildrac. »

Editions Vents Salés, 2014

Pierre, un grand-père, souhaite ardemment que Lilian lui succède dans son parc. Mais comment l’attirer et surtout le garder près de lui afin de poursuivre l’œuvre entreprise ? La culture des crocus sativus, ceux qui donnent le safran, est-elle la bonne solution ?

Extrait :
« En moi-même, j’imaginais Lilian au cœur de notre jardin, s’occupant des rosiers, des fruitiers, des glycines et des crocus. C’était les crocus, j’en suis sûr, qui allaient lui permettre de vivre ici s’il le souhaitait. Le reste ne serait qu’un bonus de bonheur. »