Maurice Mamon

Je suis né le 28 juin 1927 à Paris, de parents d’origine orientale et de haute naissance. Ils avaient fui l’Orient pour des raisons politiques et avaient choisi de vivre en France, pays des Lumières.
En arrivant, ma mère fut éblouie par la liberté dont jouissaient les femmes françaises à l’époque, par rapport à ce qu’elle avait connue jusque là. Elle devint sympathisante des mouvements féministes, et forçant le trait comme tous les néophytes, elle se sépara de mon père pour cause "de monotonie conjugale."
Bien que féministe, elle n’était nullement hostile à la compagnie des hommes. Elle se maria cinq fois au cours de sa vie.

Enfant, je croisai les chemins de Paul et Hélène Morand, d’Agatha Christie, de la Princesse Bibesco et d’autres encore….

Entre douze et vingt-ans, âge très important pour un homme, je fus élevé par son troisième mari, mon second beau-père. C’était un homme délicieux. Elle l’épousa en 1939. Il était physicien. Une fois la guerre perdue, il fut nommé professeur à la faculté des sciences de Poitiers, dont il devint ensuite le doyen, avant de devenir professeur à la Sorbonne en 1945.
Je vécus donc tout le temps de l’Occupation à Poitiers. Malgré ces temps difficiles, j’y ai passé une adolescence plutôt agréable. Ma mère, extrêmement mondaine, avec l’auréole de la parisienne et de l’exotisme, séduisit tout le monde, hommes et femmes, dans cette ville bourgeoise et fermée. Y compris les autorités allemandes d’occupation dont elle parlait parfaitement la langue.
Ce fut extrêmement utile. Nous devînmes, en effet, amis et complices de notre voisin, le commissaire de police François Messager, directeur de la police judiciaire du département, résistant notoire et discret. La cave de notre belle maison fut aménagée en gîte pour fugitifs de toutes sortes, qui y attendaient que le commissaire leur prépare les autres étapes conduisant à la liberté. Nous avons hébergé le peintre Soutine, Léopold Sedar Senghor, futur président du Sénégal, ainsi que des résistants anonymes de toutes sortes, et des familles juives.
J’étais alors un adolescent fort précoce, plus intéressé par les dames que par les jeunes filles. Ma réputation devint rapidement sulfureuse, mais son parfum méphitique ne rebuta pas toutes les curiosités. .. Je vivais, sans le savoir, un nouveau « Diable au corps », mais Deuxième Guerre mondiale, celui-là.
Mes études secondaires, au lycée de Poitiers, furent correctes, notamment en lettres et en histoire. Je fus même présenté au concours général dans cette dernière matière. J’obtins la troisième place sur le plan national.
En 1945, nous retournâmes à Paris. Pourvu du baccalauréat de philosophie-lettres, je ne savais quelle orientation prendre. J’étais plutôt un enfant gâté, sinon adulé par ma mère. Educatrice incertaine, elle ne s’inquiétait pas trop de mon avenir, m’affirmant que la seule réussite était la réalisation d’un riche mariage, et qu’elle s’en chargerait le moment venu.
Pour m’occuper, je fis donc un peu de droit, et participai à de nombreuses mondanités, toujours sous l’aile protectrice de ma mère. Puis, l’idée me vint de faire du théâtre et j’entrai au « centre professionnel du spectacle », école préparatoire au concours d’entrée du conservatoire. Je me trouvai dans la classe de Jean Rochefort et de Claude Rich.

1949-1950 Je fis mon service militaire en Allemagne et le terminai comme officier de réserve.
1950-1955 A mon retour d’Allemagne, je m’aperçus que ma vocation théâtrale était fléchissante. Je le cachai à ma mère qui, entre temps s’était séparée de mon beau-père. Généreuse, elle m’offrit un pigeonnier –garçonnière à Saint-Germain des Près. C’était, disait-elle avec un air complice, pour me permettre de répéter mes scènes avec mes partenaires féminines. Pour le jeune gandin désoeuvré que j’étais, ce fut une période très heureuse…Le territoire de chasse (aux jeunes femmes) de Saint-Germain des Prés était particulièrement giboyeux. Je fréquentais les cafés déjà à la mode, qui existent toujours, seul ou en compagnie de camarades. Ainsi, je fis la rencontre de deux hommes d’exception : l’un était Boris Vian. Il me prit en amitié et me fit obtenir un rôle de jeune homme pervers, dans une pièce tirée de son roman « J’irai cracher sur vos tombes », et qui fit scandale. Par son intermédiaire, je devins la doublure de Serge Réggiani dans « Etienne », une pièce de Jacques Deval. J’eus l’occasion de le remplacer plusieurs fois, et j’obtins quelques critiques flatteuses.
L’autre rencontre fut celle d’André Gide. Malheureusement trop tard, puisqu’il mourut quelques mois plus tard. Il déjeunait tous les jours dans un bistrot de la rue du Dragon, "chez Raffy", où j’allais de temps en temps.
J’aurais pu continuer à couler une existence oisive et heureuse, si ma mère n’y faisait pas de temps en temps, des intrusions intempestives. Environ une fois par mois, elle me présentait à une riche héritière. J’eus même droit à un voyage aux Etats-Unis , enfermé dans les bagages d’une héritière, américaine et insupportable, appelée Barbara Hutton. Ma mère commençait à se désespérer. J’avais beau lui dire que je voulais bien une femme riche mais que je devais l’aimer, elle me répondait que j’étais trop exigeant et qu’on ne pouvait trouver les deux qualités dans la même personne.

1955 : Mariage – Travail – Rupture avec ma mère
Dans l’ordre se déroulèrent ces trois évènements qui bouleversèrent ma vie.
J’épousai une femme sans fortune .
J’ai exercé tardivement mon premier emploi : agent de Relations Publiques de la Sté Cinzanno, apéritif célèbre à l’époque.
Ma mère furieuse me claqua la porte au nez. Il nous fallut de nombreuses années pour nous réconcilier.

1960-1966 Je devins chef des Ventes des "Caves Séquannaises" : Création et lancement pour le compte de son propriétaire, d’une marque de vin des côtes de Provence : "Baptistin Caracous"

1966-1972 Directeur commercial de la Sté de distribution du champagne Piper-Heidsick et des vins Calvet

1972-1989 Directeur, puis Directeur-Général de la Sté Champagne Mumm-Corima – Importation et lancement en France du whisky Chivas, et distribution des grands vins de Bordeaux, dont le mythique "Petrus"

1989-1992 Rachat de notre groupe par Seagram International, où je terminai ma carrière comme Vice-Président de Seagram-France-Distribution.

1992 En même temps que ma retraite, je changeai d’épouse.
1993 Voyage en Chine organisé pour un groupe d’amis par une jeune chinoise, dont le père était Général dans l’Armée Chinoise, à l’époque. Sans doute le déclic, pour écrire plus tard "La Grande Muraille sous le Lune"

J’ai la joie d’avoir une fille, et une petite fille.

En juin 2006, mon premier livre " La Grande Muraille sous la Lune" a été publié chez Michel de Maule ( voir exemplaire communiqué de presse).

En 2009 il sort un deuxième ouvrage " l'amant des Heures grises" témoignage romancé d'un adolescent pendant l'Occupation.
voir article de presse dans Centre presse du 21 juillet 2009.

 

Maurice Mamon est décédé le 23 septembre 2014.

L'amant des heures grises

Categorie : TEMOIGNAGE
Auteur : MAMON, Maurice- 2009

Quatre années d'adolescence
passée à Poitiers durant les années d'Occupation, vécues par un adolescent
précoce entre tragédie et frivolité.
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La Grande Muraille sous la Lune

Categorie : CONTES
Auteur : MAMON, Maurice - 2006
Editeur : EDITIONS DE MAULE


Conte humoristique et philosophique sur la vie d'un prince d'un royaume imaginaire chinois, dans une fantastique mythologie céleste


Ce livre jubilatoire est-il un roman mythologique, un conte philosophique ou bien une fable contemporaine baignant dans un antique "Empire Céleste" de légende? Il est un peu tout cela à la fois.

C'est une sorte de parabole pleine de sagesse, habillée à l'ancienne, nourrit d'incursions masquées dans notre actualité polotique et artistique. Ecrite avec tendresse, humour et poésie, fourmillant de scènes drôlatiques et inattendues, elle adresse de nombreux clins d'oeil un peu moqueurs à notre modernité gonflée de sa morgue et de ses certitudes.

Enfin, de la première à la dernière page, règne le sourire. Il nous rappelle que l'auteur est sans doute imprégné de civilisation chinoise, dont le sourire est l'un des symboles traditionnels. Un des personnages ne s'écrie-t-il pas : "Le sourire, c'est le début d'une civilisation!"

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L'éditorial

d'Angèle Koster

La Société des Auteurs du Poitou et des Charentes, créée en 2002, accueille déjà plus d’une centaine  d’adhérents, auteurs de tous genres littéraires et choix éditoriaux. Ses buts sont d’encourager l’écriture et la lecture, de transmettre l’amour de la littérature,  d’aider à  développer la créativité, et de faire découvrir notre patrimoine littéraire au grand public. Participer à la mise en valeur des écrivains, de leurs écrits à travers diverses actions,  vivantes,   accessibles au plus grand nombre : rencontre d’auteurs, autrices à l’occasion de dédicaces, salons du  livres...sont nos principaux objectifs. La SAPC a édité en 2005 un ouvrage collectif : “Poitou-Charentes, terre de mémoire”, en 2015 un  recueil de nouvelles et poésies « Vagabondages amoureux » et en mai 2020 « Bêtes en scène »,  recueil de nouvelles et poésies. Entrez dans l’univers des Auteurs du Poitou et des Charentes en visitant notre site ! Vous pourrez y  trouver toutes les informations : nouveautés ... Si vous avez des idées ou des projets, n’hésitez pas à nous rejoindre, nous serons particulièrement  heureux de vous accueillir parmi nous.


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19 janvier 2025 Chauvigny 86

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